Deux éléments allaient contribuer paradoxalement à sauver de la démolition cette maison datant de la fin du XVIIe ou début du XVIIIe : la présence toute proche du stand de tir(établi en 1930), ainsi que l’élargissement de la rue Chevrolet.
Les nuisances sonores du stand ont rendu précaire l’avenir de la ferme qui du reste avait perdu une partie de ses terres agricoles. Des habitants y ont encore logé dans des conditions insalubres, et sa grange était utilisée comme remise par un paysan du voisinage.
Quant à la rue Chevrolet, son élargissement réalisé en 1979 obligeait la Société de tir des Armes-réunies, bordier et propriétaire de la ferme, à participer aux coûts des travaux pour un montant d’environ 39.000 frs, somme dont elle était loin de disposer.
Des tractations s’engagent alors avec la Commune qui décide de prendre à sa charge la somme mentionnée et devient ainsi propriétaire du bâtiment.
Au courant de l’intérêt manifesté par l’ASPAM et le Musée paysan pour cette ferme, par ailleurs presque dans son état d’origine, la Commune l’offre à la Fondation du Musée paysan, qui accepte le don avec reconnaissance et s’engage avec l’ASPAM à participer aux travaux de nettoyage et de remise en état. Les premiers travaux sont entrepris avec enthousiasme, en 1982 (nettoyage et mise hors d’eau ) et en 1984, par un groupe de gymnasiens dans le cadre de camps de patrimoine d’une semaine chacun. La suite de la restauration, couverture du toit, ferblanterie, maçonnerie et menuiserie, est effectuée par des maîtres d’état.
La ferme définitivement sauvéedispose d’une cuisine moderne, elle peut être louée par les particuliers. La vaste grange et l’ancienne écurie sont utilisées comme dépôt et atelier pour le Musée paysan, qui jusqu’alors souffrait d’un manque de place pour abriter ses collections. Ici encore, une affectation judicieuse a pu être trouvée, qui assurera la pérennité du bâtiment.
Désormais, le Musée paysan, la maison de Bonne Fontaine et La Combeta, forment un ensemble permettant, dans un espace restreint, de suivre l’évolution de l’architecture paysanne du début du XVIIe à la fin du XVIIIe siècle.